Voici un nouveau texte sur la thématique de la mort, ou plutôt de la non mort. Bonne lecture et à la prochaine.
Le champ de bataille était jonché de
cadavres, le ciel semblait embrasé, les machines de guerre et les archers
faisaient pleuvoir le feu sur la plaine. Une odeur infâme de chair brûlée avait
empli l’atmosphère. Chaque respiration était pénible, l’air était lourd, chaud,
étouffant. Les gémissements des blessés se perdaient au milieu du fracas des
combats.
La bataille durait, mes muscles étaient
douloureux, mon souffle court.
Lame au clair, je faisais face à mon
adversaire, un guerrier vêtu d’une côte de mailles et d’un casque d’acier,
laissant apparaître son visage, d’où dégoulinaient de la sueur et du sang. Armé
d’une épée il fondit sur moi, levant haut son arme. Je déviais le coup sans
difficulté. Mon adversaire enchaîna, m’assénant un déluge d’attaques, qui
m’obligea à reculer. Je fis un pas de côté, esquivant son coup. Déséquilibré,
le guerrier tomba à la renverse et je pus lui enfoncer ma lame dans le cœur, le
tuant net.
Balayant du regard les alentours,
j’aperçus un autre soldat qui portait un plastron et une vieille pelisse sur
les épaules, il maniait sa rapière avec une rapidité mortelle. Il trancha la
gorge de son adversaire et fit volte-face. Je chargeai et portai un coup
d’estoc vers son ventre. Il le dévia et riposta de taille. J’esquivai et
frappai de nouveau, cependant il esquiva d’un bond, mettant de la distance
entre nous deux. Nous nous mîmes à nous tourner autour. C’était un jeune
officier, ses cheveux blonds étaient maculés de boue et de sang, il affichait
un calme surprenant. Mon regard croisa le sien, il était bleu et froid, je
devinai que comme moi, il me jaugeait à travers mon heaume et ma cuirasse.
Je bondis en avant pour attaquer, il
dévia le coup. Sans lui laisser le temps de contre-attaquer, je portai un coup
de taille pour le décapiter : il s’arc-bouta pour esquiver. Je faisais
pleuvoir une série de coups meurtriers, mettant à mal mes muscles fatigués,
qu’il ne put que parer. Epuisé, je lui assénai un coup de pied dans le torse,
qui le projeta en arrière, expulsant tout l’air de ses poumons. Je levai ma
lame pour lui fendre le crâne, malheureusement il dévia l’attaque et
contre-attaqua d’estoc en un éclair. Sa lame transperça ma cuirasse et se logea
profondément dans mon torse.
Je sentis le froid de l’acier me
fouiller la chair. La douleur me fit lâcher mon arme.
Je le saisis par son plastron et lui
donnai un puissant coup de tête, qui le fit tomber au sol. Tenant fermement sa
lame, il m’entraîna dans sa chute. Me mettant à califourchon sur lui,
j’enroulai mes doigts autour de sa gorge et serrai. Le jeune officier lutta,
battant des pieds, ses mains tenant les miennes, son regard perdant son calme
froid pour faire place à la peur. Il panique, se débat, lutte, en vain. Bientôt
son regard fut vide et il ne bougea plus.
Je retirais mes doigts de sa gorge et,
épuisé, je m’effondrais sur lui.
L’écho des combats me parvenait
assourdi, comme lointain. Mon corps était engourdi, j’étais incapable de me
relever. Je sentais la tiédeur de mon sang sous ma cuirasse, et la douleur de
la blessure semblait disparaître.
Puis, tout devint sombre et silencieux.
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